Ecrit-vain

Publié le par accent circonflexe

ecrivain_public.jpg

 

J’ai passé toute une nuit d’encre à chercher le sommeil, donc j’ai profité pour penser (ce qui n’arrive pas souvent) d’où j’ai eu cette idée. D'habitude, j’oublie mes pensés dès que j’ouvre ma fenêtre le matin mais cette fois elles sont restées quelques temps, le temps de l’écrire quoi !! Alors j’ai décidé de devenir un écrivain, oui pourquoi pas ?!! après tout c’est mieux que le boulot que je fais maintenant autrement dit mieux qu’être un chômeur.

Mais pour être un écrivain, il faut écrire quelque chose, quelque chose de logique ou au moins qui apparait logique après je suivrai quelques conseils pour devenir célèbre.

Par contre, avant tout je dois avoir du matériel pour écrire, alors je vais chercher mon beau stylo plume qu’on m’a offert pour passer mon bac, au moins, je pourrai dire que j’ai une belle plume. Mais ça fait bien longtemps qu'il n'y a plus d'encre dans mon stylo, Qu'à cela ne tienne, je vais acheter des cartouches d’une librairie.

En sortant, je passe devant un policier :

- Hey toi, tu vas où?

- Quelque part!

- Alors vas chercher une autre part. Par ici, il y a des cartouches.

- (Merde, comment il a su que je cherche des cartouches, à ce point, il puisse contrôler même mes pensées !!) Mais, effectivement, je cherche des cartouches, moi.

- Aller dégage, je ne rigole pas, tu as l’air de quelqu’un de bien alors ne passe pas par ici. Voilà, tu peux passer de cette coté.

- Mais ça emmène ou par ici ?

- Bah. Vers le nulle part

- Merci pour le conseil en tout cas, je pars. À bientôt.

 

Après quelques détours, j’ai trouvé enfin le bon chemin, et je suis arrivé à trouver une librairie, une chose qui n’est pas évidente ce jour-là. J'entre dans le magasin et je marche tranquillement entre les rayons. En passant je fais une réflexion : "Si on fabrique les feuilles de papier à partir des troncs d’arbres, qu'est-ce qu'on fait avec leurs feuilles ? Je continue à errer dans les allées avec les conneries de mes pensées pendant quelque temps, jusqu'à ce que je me rende compte que je n'arrive décidément pas à trouver d’encre ici. Je me dirige alors vers le vendeur.

- Bonjour Monsieur,

- Bonjour Monsieur, tu vas bien ?!!

- Je respire ce qui est déjà pas mal.

- Mais tu as l’air malade Monsieur, tu es déprimé ?!! Tu es un écrivain ? hein !!

- Oui !

- Alors qu’est-ce que t’as ?

- Non c’est juste que je n’aie pas suivi la bonne ligne droite, en arrivant.

- Tu connais un qui le fait ?!

- T’inquiète pas, je vais prendre une pilule et ça ira bien !

- Oui, ou tu peux simplement tourner la page et repartir de zéro.

- Mais je n’ai pas commencé déjà.

- Bah je veux de l'encre et je n'ai pas trouvé le bon rayon.

- L’encre, on le vend qu’en noir, c’est une marchandise rare ces jours ci

- Ce n’est pas grave, la réalité est déjà bien sombre pour qu’on puisse l’écrire en vert

Enfin ! Je me suis installé confortablement sur mon divan vert, avec une feuille de papier et mon stylo. Je commence par écrire quelques mots, pour voir... mais il n’y a pas des mots mais plutôt de taches noires partout et je vois que j'écris toujours aussi mal qu'avant, assez mal pour que mon narcissisme ne puisse pas camoufler ça. Mais pas question d’abandonner aussi vite et jeter l’éponge. Il faut que je cherche un objet qui m’inspire, mais bon dans tout mon entourage, le seul objet qui peut m’inspirer c’est certainement « Nejla Saad », une amie qui a la capacité de faire un monologue de 10 h sans cesse, elle s’acharne, elle m’emmerde, elle pleure, elle rit, elle me re-emmerde. La seule image que je peux la faire sur moi quand je suis avec « Nejla Saad » c’est celle du squelette qui est toujours installé dans le coin du laboratoire des sciences naturelles, est qui ne sert à rien d’ailleurs, Le pauvre, il a passé des générations et des générations dans la même position à observer avec un regard débile des adolescents qui racontent les même conneries pendant les mêmes cours, dans les mêmes horaires et dans les mêmes salles. Mais ce qui est drôle avec le squelette du labo, c’est qu’avec le temps, par manque d’entretien ou un manque de précaution, il perd un de ses doigts, et comme ça on aura toute une génération qui croit que l’être humain est un homo-sapiens à 4 doigts.

Mais ce que j’aime chez « Nejla Saad », que tu sois jeune ou vieux, elle ne te laisse jamais indifférent, elle pourra t’offrir gratuitement la migraine, les douleurs, les diarrhées et même le mal de mer.

Mais en pensant encore un peu plus, rien ne vaut mon narcissisme alors pour quoi je ne l’exploite pas dans d’autres proportions ?!! Une histoire autobiographique, au moins ça m'évitera d’inventer un héros qui ne sera pas à ma taille et puisque j’ai commencé déjà à écrire l’article alors il suffit d’être moi-même et de le terminer.

Mais avant d’entrer dans moi-même, il faut que j’en sorte d'abord, alors je vais sortir en dehors de moi et je pars prendre un peu d'air et ce n’est pas la peine de rentrer tout de suite car il fait beau aujourd’hui. Mais je m’arrête, il ne faut pas trop déconner dehors, ça va emmerder mon colocataire:

- Accent !! Viens pour laver la vaisselle, c’est ton tour aujourd’hui.

- Désolé, je ne suis pas ici pour le moment, je reviens plus tard.

Mais bon !! Je dois me remettre à travailler, de toute façon, cet article ne peut être écrit sans moi. Alors que j’ai réalisé que je ne reconnais plus mon entourage, je ne suis pas devant le papier et le stylo, plutôt je vois une forêt de lettres, face à moi, il y a un u devant un t…ohh merde, je suis à l’intérieur de mon texte, il est plus grand de ce qu’il apparait de l’extérieur, je suis bloqué entre les interlignes, mais je m’en fous, je dois mettre l’accent sur les i et arriver au bout de mon histoire (entre les lignes), mais les virgules mal placées obstruent mon chemin, j’ai cherché un peu, j’ai trouvé un e majuscule et je l’ai grimpé comme une échelle. Une fois au sommet je prends une grande inspiration, puis je saute d’en haut pour arriver au-dessus de l’ « i », mais je suis de nouveau coincé dans un espace.

 

Cette fois, je suis vraiment au plus profond de mon imaginaire... C'est très riche, mais c’est mal rangé. Toutes les choses dont j'ai rêvé un jour ou l'autre sont dispersées comme si elles tombaient du ciel. Je crois qu'il y a eu une guerre ici, pour éparpiller tout ça... Un jaguar dort sur la banquette arrière d'une Jaguar, un vase flotte dans les airs tranquillement, lentement... Il faudra quand même que je mets un peu d'ordre dans tout ça un de ces jours. Bref, tout cela est bien gentil mais ça ne fait pas vraiment avancer mon histoire. Il faut que je cherche un peu, la suite doit bien se trouver quelque part par-là sauf que tout est calme et à part un chat qui fait une sieste sur mon lit, rien de dynamique, pas d'accélération intégrable ni une vitesse dérivable. Alors j'ai décidé d'aller chercher ailleurs mais en ouvrant la porte pour sortir, j'ai entendu la voix d'une jeune fille, derrière moi qui me disait "Tu vas où?" Je me retourne, c'est le chat qui s'est transformé en une belle fille poilue (oupss; je veux dire à poil).

- euhhh...qui es-tu? Et que ce que tu fais dans mon texte?

- Je suis ta maitresse, je suis ici pour t'inspirer à finir cette histoire avant que les lecteurs meurent d'ennui.

- (je parle à moi-même) Oui, c'est logique, tous les grands écrivains ont des maitresses,

- Mais avant tout, arrête de m'imaginer à poil, espèce de gros pervers!! Trouve-moi des vêtements que je peux porter !

- Oui!! Désolé!! Ouvre l'armoire, tu trouveras des vêtements à ta taille!!

Pendant qu'elle était entrain de chercher des vêtements; je lui demandais:

- Es ce que je dois fermer mes yeux?

- De préférence oui, essaye de minimiser les dégâts.

- Des dégâts?!! ahh bon!!!

- Tu ne te sens pas psychopathe parfois?!!

- Depuis, que je suis coincé dans cette page. Oui!!

Elle a fini de s'habiller...

- Alors, comment je peux t'aider?

-Alors t'es arrivé où?

-J'ai rien lu, j'étais entrain de faire ma sieste.

- Mais, les chats dorment que d'un seul œil.

- Oui, Mais ça ne veut pas dire que j'utilise l'autre œil pour lire tes conneries.

- Alors, j'ai été entrain d'écrire un texte sur moi-même.

- Et tu l'as avancé maintenant?

- Oui!!

- Alors, tu n'as plus besoin de moi!! Je vais terminer ma sieste.

- Mais, attends!!! Comment je peux sortir d'ici?

- Sur la marge de la page, il y a deux pilules, choisis une des deux !!

- J'ai vu ça dans le film "matrix"

- Et qui t'a dit, qu’on n’est pas dans l'espace virtuel?

- Alors, je peux trouver d'optionalité qui fait supprimer "Nejla Saad"?

- Non, elle est un beug inévitable du système !!

-Ok

 

Je marche tranquillement vers la marge du système, j'ai pris la pilule. Un tunnel s'ouvre, et une autre vision s'ouvre devant moi!! J’ai attendu une chose plus énorme pour mon retour qu'un wagon dans un tunnel, mais espérant qu'il y aura des hôtesses de l'air qui m'attendent dans l'autre côté du tunnel mais après tout c'est de ma faute : j'aurai pu choisir n'importe quel itinéraire d'imagination mais tout ce que j'ai fait; c'est que j'ai pris un des périphériques.

Publié dans Journal intime

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article